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PME laitière sur le marché des PGC L'exportation, planche de salut de Pâturage Comtois

Démarré récemment, le courant sur l'Ukraine semble prometteur. Au rythme actuel de 50 t/mois, l'Ukraine pèsera bientôt autant que tous les autres pays de l'Est, soit 500 t/an. Démarré récemment, le courant sur l'Ukraine semble prometteur. Au rythme actuel de 50 t/mois, l'Ukraine pèsera bientôt autant que tous les autres pays de l'Est, soit 500 t/an.

Sans le marché mondial, la dernière coopérative de la Haute-Saône, une PME spécialiste de la pâte molle, ne serait sans doute plus là.

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En cinquante ans, la Haute-Saône a vu disparaître cinquante coopératives. Seule rescapée, Pâturage Comtois aurait pu subir le même sort en fusionnant avec plus grosse qu'elle, comme en rêvait à une époque les banques et les services administratifs. Soucieuse de préserver son identité et surtout son outil de transformation, la coop ne s'est jamais laissée entraîner sur ce chemin.

Avec ses 35 Ml collectés auprès de 77 exploitations, la vie de cette PME n'a jamais été un long fleuve tranquille. Les financiers ont été durs à convaincre quand il a fallu, en 2007, investir 2,8 M€ sur le site d'Aboncourt-Gesincourt. La coopérative en a autofinancé le tiers. En 2009, elle n'a pas eu d'autres solutions que de licencier dix personnes, ramenant ses effectifs à quarante-quatre salariés... Pas simple, il est vrai, de vivre avec cette taille quand on se bat sans produits sous signe de qualité. Ici, la spécialité, ce sont surtout les pâtes molles : 3.500 t/an (1). Une paille à côté de la production des Bongrain, Lactalis, Laïta ou Ermitage auxquelles il faut se frotter. Délicat aussi pour une PME de dire non aux exigences sans fin des GMS françaises qui laminent les marges. La souplesse et la réactivité d'une PME ont des limites.

Question de survie, c'est à l'export que Pâturage Comtois a trouvé sa planche de salut. « Si nous étions restés sur le marché français, nous ne serions plus là », résume Guy Mercier, son président.

De 35 % en 2000, le poids des exportations est passé à 60 % en 2010. Il atteint aujourd'hui 80 %. Au fil des ans, la liste des pays n'a cessé de s'allonger, boostée aussi par la concurrence. Jusqu'au début des années 2000, l'Allemagne pèse 50 % de l'exportation, loin devant le Benelux, les USA et le Canada.

Des pâtes molles congelées vers Australie

Avec la percée outre-Rhin des gros de l'industrie européenne, Pâturage Comtois trouve un nouveau terrain de croissance : les pays de l'Est. Elle y exporte aujourd'hui 500 t/an, autant qu'en Allemagne ramenée à 15 % des ventes. Pour échapper aux difficultés et parce que le marché européen a ses limites, c'est désormais sur le grand export qu'elle mise. Elle a débuté il y a plus d'un an des ventes vers l'Australie. Y débarque chaque mois un container de 10 t de pâtes molles congelées. Des expéditions ont aussi débuté sur l'Asie. « Ramené au kilo de fromage, il revient moins cher d'exporter un container par bateau aux Etats-Unis, que de livrer à 20 km », résume Guy Mercier. Et pour cause : outre les volumes en jeu, c'est trois à quatre fois par semaine qu'impose de livrer la GMS.

Pour percer à l'exportation sans avoir un service commercial à financer, la coopérative s'appuie sur un réseau de quinze agents commissionnés. Fort de ses succès commerciaux récents, Pâturage Comtois envisage son avenir plus sereinement. On y parle à nouveau d'investir.

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(1) Pâturage Comtois, c'est aussi 350 t de gruyère, 250 t d'emmental grand cru et 250 t de metton à cancoillotte produites par an.

Jean-Michel Vocoret

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